Bonjour à tous!
A l'occasion de la Saint-Valentin, j'ai choisi de vous présenter un chef d'oeuvre un peu plus romantique que la précédente. :p
Voici l'une des plus grandes oeuvre de notre cher maître DOISNEAU, un photographe célèbre dans le monde entier, connu pour ces clichés humaniste et de scènes de rue (un domaine que par ailleurs je chéris particulièrement mais malheureusement, par manque de temps, je ne peux le pratiquer souvent).
Titre : Le baiser de l'hôtel de ville
Auteur : Robert Doisneau
Lieu : place de l'hôtel de ville à PARIS
Date : 1950
Contexte...
Le contexte de la photographie est loin du romantisme qu'elle peut évoquer si nous ne savons pas ce détail. Bien que les deux sujets restent un véritable couple, cela reste néanmoins une mise en scène montée par le photographe lui-même accomplie à l'aide de deux étudiants en théâtre de l’époque. Les deux protagonistes sont Françoise Delbat (née Bornet) et son petit ami de l'époque Jacques Carteaud. Ils ont rencontré Robert dans un café parisien et, les ayant vu s'embrasser, leur avait proposé une séance de prise de vue en pleine rue, moyennant un rétribution de 500 Francs Français.
Analyse de la photographie...
Nous sommes en présence d'une oeuvre photographique en noir et blanc.
En premier plan, nous avons un homme sur le côté gauche de la photo et deux tables du café face à l'hôtel de ville de Paris qui fait office d'un cadre. Ce regard du photographe prend ainsi place à l'intérieur de la scène en adoptant le point de vue d'un consommateur auquel il associe le spectateur. Ce statut de témoin mais qui peut être aussi associé à du voyeurisme est mis en valeur par le regard de la jeune femme intriguée qui se trouve derrière le couple en notre direction.
Cela insère le couple, en plan américain, dans un plan général de foule qui sert en quelque sorte de décor naturel au baiser. La distance relative semble correspondre au cadre obtenu avec un objectif de 50mm, autrement dit au champ de vision du consommateur attablé, sans effet de grossissement ni de recul (l'effet qui sont créé avec d'autre focal, le 50mm étant considéré comme une vision "normal").
La mise au point se fait sur le couple qui sont mis en valeur au centre de la photographie. L'homme est penché vers la femme pour l'embrasser tout en la retenant au niveau de l'épaule par son bras droit.
Tandis que les personnes et les voitures en arrière plan présentent un filé du au flou de mouvement. Cela accentue notre regard sur notre sujet.
Interprétation...
Pour moi, cette photo évoque l'amour intemporel et qui se créé son propre monde. La mise au point sur le sujet et le filé de tout ce qui se trouve autour, les isolent comme si ces amoureux se trouvent dans une autre dimension ou seuls eux savent à quoi elle ressemble. Un photo qui évoque beaucoup d'humanité, d'émotion et de sentiment. C'est un très bel oeuvre qui peut évoquer différente chose à chacun. Voilà le pouvoir de l'art... Le pouvoir de nous transporter dans un autre monde en une image.
Polémique de la photographie...
Publié dans le magasin LIFE, la photographie a connu un succès retentissant. Cela provoqua la convoitise de certaines personnes notamment venant des protagonistes ou les soi-disant protagonistes.
En 1992, le couple Lavergne être les figurants sur la photo et avoir été photographié à leur insu. Ces derniers réclame la somme de 500 000 francs ainsi que le retrait de la vente de tous les objets à leur image. Ce procès fait resurgir François Bornet qui se reconnaît sur la photo. Elle est formelle, c'est un ami et ancien amant, Jacques Carteaud qui l'embrasse sur la photo. A l'époque, ils sont jeunes comédiens étudiants au Cours Simon et ont été engagée par Robert Doisneau pour faire cette photo. Ils devaient s'embrasser dans divers lieux de Paris et être photographiés. Françoise demande 100 000 francs de rémunération complémentaire, ainsi qu'un pourcentage sur les bénéfices commerciaux. Quant à Jacques, lui, refuse de se joindre à la démarche, refusant de "transformer cette histoire photographie en histoire de fric". Ces requête que Robert Doisneau ne dément pas car il ne pouvait s'en rappeler.
Le 2 juin 1993, le Tribunal de Grande Instance de Paris déboute en appel les trois demandeurs. Les époux Lavergne n'ont pas réussi à prouver qu'il s'agissait bien d'eux sur le cliché. Quant à Françoise Bornet, Robert Doisneau lui même la reconnaît comme étant la protagoniste mais le tribunal considère qu'elle ne peut se prévaloir d'un droit à l'image n'étant, du fait de sa position, pas reconnaissable sur le cliché.
Présentation de l'auteur : Robert DOISNEAU...
Robert DOISNEAU, né le 14 avril 1912 à Gentilly dans le sud de la banlieue parisienne au sein d'une famille bourgeoise. Il étudie les Arts graphiques à l'Ecole Estienne et obtient son diplàme de graveur et de lithographe en 1929.
En 1931, il rencontre Pierrette Chaumaison avec qui il se marie trois ans plus tard.
En 1932, il vend son premier reportage photographique, qui est diffusé dans l'Excelsior.
En 1934, le constructeur automobile Renault de Boulogne-Billancourt, l'embauche comme photographe industriel, mais, du fait de ses retards successifs, il se fait renvoyer 5 ans plus tard en 1939.
Après la Seconde Guerre Mondiale, Robert Doisneau devient photographe indépendant en intégrand officiellement, dès 1946, l'agence de photographie Ralpho. C'est sans doute à cette époque que se manifeste l'influence réciproque entre lui et Jacques Henri Lartigue. Il se met alors à produire et à réaliser de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l'actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l'étranger. Certains de ses reportages paraîtront dans des magazines comme LIFE, PARIS MATCH, REALITES, POINT DE VUE...
En
1947, il rencontre Robert Giraud, chez l'antiquaire Romi, c’est
alors le début d'une longue amitié et d'une fructueuse
collaboration. Doisneau publiera une trentaine d’albums dont La
Banlieue de Paris (Seghers,
1949), avec des textes de Blaise Cendrars. Il travaillera un temps
pour Vogue, de 1948 à 1953 en qualité de collaborateur permanent.
Il est aussi ami de Jacques Yonnet ses photos illustrent son fameux
Enchantements
sur Paris (Denoël,
1954) devenu La
ville des maléfices (Biblio).
Son
talent de photographe sera récompensé à diverses reprises : le
prix Kodak en 1947, le prix Niepce en 1956. En 1960, Doisneau monte
une exposition au Musée d'art contemporain de Chicago. En 1975, il
est l'invité d'honneur du festival des Rencontres d'Arles (France).
Une exposition lui y est consacrée. Il recevra d'autres prix pour
son travail : le Prix du Livre des Rencontres d'Arles
pour L'Enfant
et la Colombe (1979)
et pour Trois
secondes d'éternité en
1980, chez contrejour, le Grand Prix national de la photographie en
1983 et le prix Balzac en 1986. En 1986, le festival des Rencontres
d'Arles présente une exposition intitulée De
Vogue à Femmes, Robert Doisneau.
En 1992, Doisneau présente une rétrospective au Musée d'art
moderne d'Oxford. Ce sera la dernière exposition de ses œuvres
organisée de son vivant. En 1994, le festival des Rencontres d'Arles
présentait Hommage
à Robert Doisneau.
Sa
femme Pierrette meurt en 1993 alors qu'elle souffre de la maladie de
Parkinson et d'Alzheimer. Robert Doisneau meurt lui six mois plus
tard, le 1er avril 1994 à Montrouge. Il est enterré à Raizeux, aux
côtés de sa femme.
J'espère que vous avez fait une bonne lecture.
:)
A bientôt pour un prochain article ;)
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